Variations isologiques
Égalité ! Que d’inepties a-t-on proféré en ton nom !
Des livres sur les inégalités, il y en a en pagaille. Celui-ci est différent : il prend à bras le corps le concept d’égalité pour en dégager des constances et son intemporalité. L’auteur s’appuie sur une double expérience : d’une part, celle qu’il a vécue en France, lors des évènements de mai 1968, de l’autre, celle de sa vie en Islande. Loin des discours compassionnels, Gérard Lemarquis offre un nouveau regard sur le problème : l’égalité a ses ersatz, ses subterfuges… Plutôt que de les mépriser, pourquoi ne pas les accueillir à bras ouverts ?


Gérard Lemarquis
Je fus très actif dans les évènements de mai 68 (j’avais 20 ans) et dans les mois qui ont précédé.
Arrêté dans la cour de la Sorbonne le 3 mai où tout a commencé. Je fus membre du premier comité d‘occupation de la Sorbonne, où j‘aidais les comités d‘action à imprimer leurs tracts.
Ces variations isologiques sont aussi une invitation à l‘action. La méthode consiste à cribler chaque situation. Demandez-vous si ce que le vent de l‘actualité a déposé à votre porte concourt ou non à plus d‘égalité. Des pièges vous attendent. Ce qui fait l‘unanimité dans un groupe restreint peut être contraire à l‘intérêt général. Le socle étant le désir d‘égalité absolue. La démarche qui vous est proposée peut être entreprise n‘importe quand. Ce matin, bientôt, dans un avenir proche, dans vingt ans. Les politiques nous disent toujours que l‘heure est grave, qu‘il est urgent d‘agir. C‘est parfois vrai, et généralement faux. Plus souvent qu‘à son tour tarde l‘Histoire à se hâter. Entre deux coups d‘accélérateur, elle ratiocine, se rembobine en nous embobinant.